Le club vert, qui signe un parcours extraordinaire sur le plan sportif, fait face à une situation tout aussi inhabituelle en raison de l’absence de son président, effective depuis quatre mois maintenant.
L’heure de tourner définitivement la page de Mohamed Boudrika en tant que président du Raja a-t-elle sonné ? Impossible de trancher. Si d’un côté, le Raja est l’auteur cette saison d’un exploit sportif historique avec 28 matchs sans défaite en Botola Pro, une qualification en demi-finale de la Coupe du Trône et une accession à la prochaine Champion’s League africaine, de l’autre, le club brille par l’absence de son président, Mohamed Boudrika, retenu à l’étranger pour « des soins ».
Deux clans opposés
La question de savoir s’il faut continuer avec ou sans Boudrika à la tête du Raja divise les adhérents du club. Le journaliste sportif Abderrahmane Ichi affirme à cet égard à Hespress Fr qu’il existe deux clans au sein du club. La faction pro-Boudrika voue au président un soutien sans faille et appelle à renoncer au fameux « Tachwich » (déstabilisation) qui risque notamment de compromettre la bonne marche de l’équipe sénior. Un appel qui rencontre l’assentiment de la masse rajaouie comblée par les succès sportifs du club.
En revanche, il y a ceux qui réclament l’éjection de Boudrika de la présidence du club, lequel a besoin d’un patron omniprésent pour défendre ses intérêts. Ceux-ci s’appuient sur son éviction de la présidence du conseil d’arrondissement de Mers Sultan pour étayer leur demande.
Par ailleurs, ajoute le journaliste très au fait de l’actualité du Raja, les prétendants à la succession de Boudrika commencent déjà à se manifester. « Je connais déjà deux noms qui sont en train de s’échauffer pour le remplacer », nous confie-t-il. Et de rappeler que l’épisode d’avril dernier, où les deux clans se sont querellés par communiqués interposés, montre à quel point le désaccord est profond sur le maintien ou non de Mohamed Boudrika à la présidence du Raja.
Pas de crainte pour le Raja
En dépit de ces démêlés, Abderrahmane Ichi estime qu’il n’y a aucune crainte à avoir pour le Raja. Le club vert s’est toujours distingué par la force de son parlement, qui intervient quand il le faut pour rasséréner le foyer rajaoui. Le Raja, affirme-t-il, « a cette singularité qui le fait tenir debout au-delà de la rotation des présidents ».
Le Raja, ajoute le journaliste sportif, se démarque également par son « Comité des Sages », composé d’anciens présidents comme Aouzal, Ghalam et Hanat, qui veillent au devenir du club et apparaissent au besoin pour modérer les clivages en son sein.
Un mois de juin décisif
Boudrika pourrait-il revenir avant la fin de la saison ? Nombreux sont ceux qui doutent de cette possibilité, étant donné que le président fait face à des déboires judiciaires, dont certains se saisissent pour interpréter son absence.
Abderahmane Ichi estime à ce propos que Boudrika doit de facto reprendre ses activités en juin, tant il y a de dossiers à régler, notamment le renouvellement des contrats de certains joueurs, le renouvellement du contrat de l’entraîneur Joseph Zenbauer, très courtisé par les clubs du Golfe, et mercato pour le recrutement des joueurs.
Il y a ensuite l’assemblée générale ordinaire du club, qui devrait avoir lieu en juin ou en juillet et qui fixera le cap pour la saison prochaine. Et pour ces différents rendez-vous, Boudrika se doit d’être présent ou laisser son fauteuil, dit Ichi.
Pour le moment, conclut il, « c’est le flou total sur ce qu’il compte faire. Le communiqué annonçant l’assemblée générale ordinaire complémentaire n’a fait aucune allusion à une quelconque assemblée générale extraordinaire pour élire un nouveau bureau dirigeant ».
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