Dans un contexte marqué par des difficultés climatiques et économiques, le Maroc renonce cette année à la tradition du sacrifice de l’Aïd al-Adha. Une mesure inédite prise par le Roi Mohammed VI, visant à alléger le fardeau des citoyens les plus vulnérables.

Le Maroc connaîtra cette année une Aïd al-Adha sans sacrifice. Dans un message adressé à la nation, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, a appelé les Marocains à s’abstenir d’accomplir ce rituel religieux. Cette annonce, diffusée par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, lors du journal télévisé de la chaîne nationale 'Al Aoula', repose sur des justifications à la fois spirituelles et pratiques.

Le souverain a souligné l'importance de cette fête dans la tradition islamique, rappelant qu’elle symbolise des valeurs profondes de partage et de solidarité. Cependant, face à une crise du cheptel due aux conditions climatiques et aux difficultés économiques, le maintien du sacrifice risquerait d'aggraver les précarités au sein de la population, notamment pour les familles à revenu limité.

L’Aïd al-Adha, bien que revêtant une signification religieuse importante, demeure une pratique non obligatoire lorsque les circonstances ne permettent pas son accomplissement dans de bonnes conditions. En tant que garant des affaires religieuses du pays, le Roi a pris cette décision en s’appuyant sur le principe de facilité prôné par l’Islam : « Et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion », peut-on lire dans son message.

Afin de préserver l’esprit de cette fête, le souverain a invité les Marocains à célébrer l’Aïd en priant dans les mosquées, en multipliant les actions de bienfaisance et en renforçant les liens familiaux. Il a également indiqué qu'il accomplirait personnellement le sacrifice au nom de son peuple, perpétuant ainsi la tradition prophétique.

Cette décision historique rappelle celle prise en 2020, où le Maroc avait également suspendu le sacrifice de l’Aïd en raison de la pandémie de COVID-19. Elle souligne une nouvelle fois la volonté du souverain d'adapter les traditions religieuses aux réalités socio-économiques du pays.

Alors que la date de l’Aïd al-Adha approche, cette annonce suscite diverses réactions au sein de la population. Si certains saluent une décision empreinte de sagesse et de pragmatisme, d'autres regrettent de ne pas pouvoir accomplir ce rituel ancestral. Toutefois, tous reconnaissent l'engagement du Roi à protéger le bien-être des citoyens et à préserver l’harmonie sociale.

En cette période marquée par des défis multiples, le Maroc fait une fois de plus preuve d'une approche réfléchie et adaptée aux impératifs du moment, en conciliant foi, réalité économique et solidarité nationale.